Le déni
Mon premier travail de guérison est de
travailler sur le déni. Une des choses typique de cette maladie est
de ne pas s'avouer qu'on est malade. De le cacher et aussi de le
cacher aux autres. Car c'est une maladie qui nous fait honte. Bien
sûr, je sais que je suis malade depuis longtemps. Je m'en suis
rendue compte assez rapidement (d'autant que je suis infirmière,
donc j'avais déjà étudié cette maladie à l'école quand je suis
tombée malade – vers les 20 ans- ). Mais j'ai continué des années
durant à m'en cacher plus ou moins.
Depuis deux semaine, les gens qui
savaient et pensaient que je m'en étais plus ou moins sortie savent
que ce n'est pas le cas. Mais que j'ai repris le dessus et que je
vais m'en sortir. Je l'ai également dit aux personnes qui me sont
importantes pour moi (elles se reconnaîtront). En leur disant que si jamais ils avaient envie
d'en parler, ils avaient le droit. Qu'ils n'avaient pas à le garder
pour eux. Le regard des autres ne me fait plus (ou beaucoup moins)
peur, j'assume. J'assume d'être malade. Je ne me cache plus, ni de
moi-même ni des autres.
Cependant je leur ai dit également une
chose, c'est que s'ils en parlaient, avec moi ou d'autres personnes,
je ne voulais pas qu'ils me voient différemment. Et pas qu'ils
adaptent leur comportement par rapport à cette maladie. Qu'ils
continuent à me proposer des restos par exemple ! Bientôt je
dirai oui. Et qu'ils gardent aussi à l'esprit que si je leur ai dit,
c'est pour qu'ils me comprennent d'un certain côté, mais que je ne
voulais pas qu'ils oublient que je suis. Marie, pas la maladie, que je
reste moi avec mes projets, mes idées, mes envies, mes défauts et
qualités. Que tout ça c'est moi, et que cette fichue maladie, (bien
qu'une part restera je le sais bien car elle fera partie de mon vécu)
ce n'est pas moi.
Depuis deux semaines, je parle, je
parle, je parle, je parle... Une vraie pipelette. Je m'ouvre aux
autres, et en retour ils s'ouvrent à moi. Les relations sont plus
vraies, plus belles.
0 commentaires