frayeur du jour...

By Marie Nomblot 07:02:00

Retour de rendez-vous avec Dr Jude. Je vais bien, je me sens bien, je suis amoureuse et mes relations sociales sont bien améliorées. J'ai plus confiance ne moi, mon estime de moi je la trouve par ailleurs que dans le contrôle. Bonne évolution du côté de la balance alors je lui demande, dois-je encore forcer ? Suis-je obligée de goûter tous les jours ? L'alimentation est devenue normale, mais quand est-ce que je n'aurais plus à toujours forcer ? Alors j'ai peur. J'ai peur quand il me dit « bon alors voilà, l'objectif intermédiaire est de 1 kilo pour le mois prochain (au moins). Et maintenant vous allez commencer à réfléchir à l'objectif final en terme de poids. »

Les objectifs fixés sont atteint, mais nombre d'angoisses persistent. Nombre d'aliments sont encore considérés comme mauvais. Mon image dans le miroir me fait peur, dans mes habits également. Pourtant je le sais, ces kilos pris me vont bien. Mais pour moi la guérison ne réside pas dans la prise de poids mais dans l'acceptation de cette prise de poids et la disparition des angoisses. Je n'ai pas réalisé tout de suite sa phrase. C'est en sortant, un peu après, dans la voiture que j'ai eu envie d'y retourner, de crier « Non ! Ne prononce pas le mot final ! Pas encore, ne me laisse pas tomber, s'il-te-plait. Je veux guérir totalement, pas partiellement ! Je ne veux plus que cette maladie interfère dans ma vie, je ne veux pas de résidus, je veux tout balayer. Ne jamais transmettre cela un jour à mes enfants. Ne me laisse pas au milieu du chemin, s'il-te-plait ».

Je pense qu'il le sait, du moins j'espère. C'était un de nos premiers rendez-vous, je lui avais demandé « on en guérit, vous croyez, après tant d'années ? » Il m'avait dit « j'en suis persuadé, sinon je ne ferais pas ce métier. »

Alors voilà, je suis fatiguée, j'ai peur, mais je me raccroche à cette phrase qu'il m'a dite il y a un moment déjà.