à quelques jours de Noël...
Bien sur que j'aurais toujours des symptômes. Bien sur que des habitudes, des réflexes, conscients ou inconscients, persisteront dans mon mode de vie. C'est évident. Cette maladie, quand elle s'est installée dans la chronicité comme cela a été mon cas, ne peut pas s'en aller sans laisser de traces. J'en veux le moins possible c'est évident. Mais j'accepte à présent le fait que certains symptômes persisteront. Le tout c'est d'en être consicente et d'arriver à les limiter. De reconnaître quand c'est moi qui parle ou la maladie qui repointe le bout de son nez.
Peut-être ais-je été trop ambitieuse, à vouloir guérir complètement. Peut-être pas.
Peut-être que le jour où j'aurais des enfants, par exemple, tout cela je le laisserai derrière moi, d'autres préoccupations venant occuper le devant de la scène.
Peut-être que si je change de travail et ainsi de rythme de vie, les choses seraient plus faciles pour moi, si je devais par exemple aller dans un self chaque midi et ne plus rien contrôler.
L'avenir nous le dira.
Mais pour le moment c'est ainsi. Je suis en bonne santé, j'ai encore quelques petits kilos à prendre, quelques petits kilos de sécurité, mais c'est bientôt la fin. Je suis bien dans ma vie. Une belle vie, une vie heureuse, qui ne l'a jamais autant été, mais avec quelques résidus. Des petites failles, parfois.
Lorsque j'aurais des difficultés dans ma vie, il faudra redouter de vigilance. Mais après tout ce travail cette année, je le sais, je ne replongerai plus jamais. Je saurais prévenir la réapparition de ce trouble, détecter des angoisses naissantes.
Je suis en rémission quasi complète. C'est difficile de dire quand c'est terminé ou pas, on n'a pas pour l'anorexie des marqueurs dans le sang qui nous font dire « ça y est, le taux de béta-ano-saloperies est passé de 350 en mars dernier à 10 ! Cette patiente est guérie. » Non, malheureusement le cerveau est plus complexe que cela.
Un alcoolique à ce qu'on dit, reste toujours malade et susceptibles de replonger au moindre verre. Pour certains cancers, on parle de guérison au bout de 5 ans de rémission. Les schizophrènes doivent prendre des anti-psychotiques toute leur vie. Qu'en est-il de l'anorexie dans tout ça ? C'est bien compliqué de le savoir, mais pour ma part je pense que chaque personne est différente. Aussi similaires soient les symptômes au départ, aussi différente peut l'être la guérison.
On ne pourra le voir qu'avec le temps je pense. Il faudra être patient. Et dans 5 ans, 10 ans peut-être, je reviendrais donner la réponse.
En attendant je vous souhaite à tous de très belles fêtes de fin d'année, que j'appréhende sans aucune peurs, sans aucune angoisse. Car je sais que ce qui sera important, ce sera de profiter de mes proches, d'être ensemble. La guérison de cette maladie ne se joue pas un 25 décembre, elle se fait sur le long terme.
Je vous remercie, tous, de m'avoir suivie cette année, aidée chacun à certains moments, ou simplement d'avoir suivi mon évolution. Merci pour votre écoute, pour votre patience. Merci d'être là tout simplement.
Profitez, profitons ensemble, de nous retrouver.
A dans quelques jours pour la famille qui me lit ici, j'ai hâte de vous voir.
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